La Horde

 

(écoute au casque ou oreillettes)

Je croise ma vie qui se déveine    
avec en prime dans la caboche
Un rien d’aisance un rien de gène
et puis ce rien qui s’effiloche

Dans l’air du temps temps de contraintes
on s’récupère à bout d’ennui
Ça vide les poches à grandes pintes
pour bien remplir un bout de sa nuit

J’ai vu un loup devenir moi
quand prisonnier et sans vengeance
J’ai vu un loup en face de moi
mordre au grillage sans voir pitance

Combien de temps à hurler haut
avec l’instinct planté tout chaud
Au fond des yeux comme ses crocs
qui s’usent au fer de son cachot

Et si les ans viennent jaunir
jusqu’à sa gueule révoltée
Il faut attendre la mort jouir
pour qu’il oublie sa liberté

 

Dans mon retour chez les faux-cils
Le flou des hommes dansait la transe
De la conquête à l’inutile
avec le cœur mis en carence

Pour la quincaille pour des reflets
ne plus jeter comme un mégot
Le peu d’mon reste qui m’ressemblait
et pour de l’or être un chicot

J’ai vu ce loup sortir de moi
comme une colère indomptée
Qui déchirait à toute voix
tous les mensonges qu’on nous dit vrais

Combien de temps sans une aurore
à perdre force sans être las
Et puis forcer forcer encore
Les mains de haine qu’on ne voit pas

Mais avant que d’être vaincu
par tous les grands qui se bégueulent
Il faut aller voir dans la rue
des fois qu’on n’y serait pas seul

 

Avant que les ans viennent jaunir
jusqu’à nos gueules révoltées
Il faut aller voir dans la rue
des fois qu’on n’y serait pas seul

Paroles, musique, arrangements, tous instruments : T. LaGruve